27 mai 2010

Poppies

J'étais dans le train ce matin et comme tous les matins, je regarde le paysage Suisse. Cette période de l'année et de loin, la plus belle période, car tous les champs sont rouges de coquelicots. Si je pense à la Suisse, c'est cette image qui me revient toujours en tête. Car avant mon arrivée ici, je ne chérissais pas de fleurs en particulier, jusqu'à ce que je découvre les coquelicots. C'est sans aucun doute la plus belle fleur du monde, car elle est rouge, simple et quand on la cueille elle se fane au bout de quelques minutes seulement. Elle n'aime pas être arrachée à sa terre, alors il faut la contempler avec les yeux et la laisser là où elle doit-être... en liberté!

A chaque fois que je les vois, je pense à ce poème écrit en 1915 par John McCrae pendant la première guerre mondiale.

In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the dead. Short days ago,
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields

Take up our quarrel with the foe:
To you, from failing hands, we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields

18 mai 2010

Then we take Berlin*

Berlin, un rêve réalisé, j'attendais le bon moment pour y aller, car je savais qu'avec l'expérience du voyage je pourrais réellement l'appréciée... m'y voici! Je n'ai aucun plan, sinon celui de marcher, respirer et sentir.

Il fait un temps gris et je traîne dans les rues de Berlin à la recherche de ces âmes perdues.
Le ciel veut pleurer, mais il se retient, tout comme moi. Je vois pour la première fois le mémorial de l'holocauste et son musée. De grands blocs de béton sont disposés de façon linéaire sur une grande place. Apparemment, l'artiste qui a conçu cette oeuvre veut nous faire prendre conscience que l'homme est seul. Je joue le jeu, j'entre dans cette immensité de béton avec à la main mon appareil photo. Au beau milieu de cette étrange sculpture, je m'arrête et je me repose sur un bloc qui est 2 fois plus grand que moi, je respire et je me prend en photo... Etrangement, on peut lire le désarroi dans mes yeux. Je ne comprend pas comment l'homme a pu être si cruel et si ignorant. Pourquoi plus de 6 millions de gens sont morts pour une question de différence? Même si on m'explique, je ne comprendrai jamais! En voyant ces atrocités, je n'avais qu'un seul mot en tête... POURQUOI? Pourquoi tant de mal? Pourquoi eux? Pourquoi les as-tu laissé faire ça? Pourquoi... pourquoi ... pourquoi... Je ne sais pas, mais ce que je sais, c'est qu'il y un enfer sur cette terre et ces gens qui n'ont rien demandé l'on vu. Mais quel être peut conduire l'homme à être si affreux?

Je sors du mémorial et je regarde les gens, je me fais la réflexion suivante: Les allemands ont une trace très lourde à porter dans leurs mémoires, même si les jeunes d'aujourd'hui, n'ont rien à voir avec cette histoire, ils portent en eux un certain bagage de cette époque qui n'est pas si lointaine. L'air est lourd.

Je continu mon exploration, je suis projetée cette fois-ci dans la période de 1961 à 1989, celle du mur. Je prend plusieurs clichés de ce mur qui est interminable (et ce qui en reste n'est qu'un petit vestige de ce temps). J'ai des flash-back d'images que j'avais vu à la télé en étant petite, mais je ne comprenais rien. J'ai soudain la nausée, au moment où j'arrive à un point où l'on peut traverser le mur et aller, tout simplement, dans ...l'herbe!! Et de nouveau, Pourquoi? Comment est-ce possible qu'après la deuxième guerre, on ait pu construire un mur et ainsi séparer un peuple qui était déjà déchiré? N'avait-on pas appris de nos erreurs? Apparemment non. Combien de gens devrons-nous voir mourir et crever de faim pour comprendre? Ou plutôt, va-t-on comprendre un jour?

Il y a en ce moment des guerres partout dans le monde pour des questions de religions et de différences. Il y a des murs érigés entre nous partout sur cette planète. Sommes-nous si pauvres que ça? Incapable de pouvoir tolérer nos propres différences? Sommes-nous ainsi bornés à vouloir que les autres soient comme nous? Comment peut-on penser ainsi? alors que la différence est ce qu'il y a de plus merveilleux! Pouvons-nous vraiment nous aimer les uns les autres? Je l'espère de tout mon coeur et je tenterai de commencer par moi-même!



*First we take Manhattan - Léonard Cohen