26 mars 2008

Arrêt forcé

Il y a des moments où la vie nous dit clairement ce qu'elle attend de nous et si nous ne l'écoutons pas, elle s'arrange toujours pour nous le faire entendre.

Mercredi dernier, après une magnifique journée de ski dans le Valais, je revenais au chalet avec le sourire aux lèvres en pensant à tous mes nouveaux exploits en ski, j'étais plutôt fière d'avoir maîtrisé le ski parabolique et le piqué du bâton! Je descendais un petit talus, skis et bottes sur les épaules, quand tout à coup, j'ai perdu le pied sur un endroit boueux. En voulant, me rattrapper, j'ai senti ma rotule droite qui a eu une soudaine envie de changer de place!

Et à cet instant, je me suis écroulée de douleur.

Dans ces moments-là, un million de pensées te viennent à l'esprit; ''Allez réveille-toi, ce n'est qu'un cauchemard!'' Mais vu la douleur, tu comprends vite que dans un rêve tu te serais réveillée bien avant d'endurer cette souffrance. ''C'est vraiment con'', ''Câl... d'ost.....de tabar....'' dans ces moments-là mon québécois revient vite et surtout.... ''Bon, on fait quoi maintenant?''

Heureusement que mon chum était là et qu'il a fait le nécessaire pour rejoindre les secours rapidement.

La médecin arrive. Après avoir fait de brèves présentations, elle regarde mon genou qui a l'air d'un mutan au travers de mon pantalon de ski. Luxation de la rotule. Je m'en doutais. Et sans avertir, elle tente de la replacer. Pour les amis qui m'entouraient, il n'y avait aucun de doute... j'avais réellement très très mal. Tentative ratée.

Il reste deux options: on va en ambulance à l'hôpital et on la replace là-bas ou on fait tout sur place.

J'ai choisi la deuxième option.

Après, ce qui m'a paru une éternité. Elle revient, me fait l'intraveineux et c'est en regardant le ciel bleu et les jolis cumulus blancs qu'elle réussit à remettre ma délinquante rotule à sa place. Le ciel n'avait jamais été aussi beau! Quel soulagement, car je commençais à être au bout de mes endorphines!

Après un contrôle chez cette docteur, je ressors avec des béquilles, une atelle et une dizaine de seringues d'anti-trombose. Un arrêt de travail? Pfffff non! Mardi, je serais sur mes deux jambes, bon!

Mardi, c'était hier. Je suis allée au travail, mais sur mes trois jambes, incapable de poser le pied par terre sans avoir l'air de marcher comme un gorille.

Je me rend à l'évidence, c'est peut-être mieux d'aller faire un contrôle chez un orthopédiste.

C'est ce que j'ai fait.

Après avoir pris en radio mes rotules, droites et gauches sur tous les angles. Je rencontre le spécialiste qui n'a pas de très bonnes nouvelles; déchirure de l'aileron interne et prédisposition importante aux luxations ainsi qu'aux récidives. Voilà le vrai diagnostique.

Deux choix, physiothérapie ou opération... Comme j'ai eu droit à un arrêt de travail forcé de 2 semaines, j'aurai le temps d'y penser.

Alors, je suis sorti de chez lui, sans béquille, avec une nouvelle atelle, rose cette fois-ci, car la première n'était pas juste, une interdiction de plier le genou, des seringues pour encore une bonne semaine et un tas de questions dans la tête.

Je me demande ce qui est le plus lourd à traîner, une jambe qui ne peut plus plier ou la tête lourde de questionnements?

Alors, je ne sais pas encore trop ce que j'ai à comprendre là-dedans. Mais j'essai de prendre du bon côté ce congé que je vais tenter d'optimiser au maximum.

Les morales de cette histoire: Toujours aller voir un spécialiste lorsqu'on a des doutes! Et toujours faire la dernière descente à ski... comme dirait mon père: ''On n'échappe jamais à ce qui nous pend au bout du nez!''


Merci à Sam qui a usé d'un sang froid incroyable et qui prend soin de moi tous les jours! Et merci aux amis qui m'ont soutenu moralement en apportant du vin chaud sur le lieu de la chûte.